Foire aux questions

Centre manche 2

Opportunité du projet

1 - Pourquoi développer un projet de parc éolien supplémentaire au large de la Normandie ?

Le choix de la Normandie pour accueillir un nouveau parc éolien en mer est fondé sur une vision stratégique partagée à l’échelle nationale (la Programmation pluriannuelle de l’énergie), à l’échelle locale (le Document stratégique de façade) et cohérente avec la zone « Centre-Manche » d’une superficie de 500 km², identifiée à l’issue du débat public sur le projet de parc éolien en mer au large de la Normandie qui s’est tenu en 2019-2020, et suffisante pour l’accueil d’une puissance d’éolien en mer bien supérieure à 1 GW. 

Une vision stratégique nationale : la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) sur la période 2019-2028 prévoit l’attribution en 2023-2024 d’un ou plusieurs projet(s) éolien(s) posé pour une puissance installée entre 1 et 1,5 GW, ainsi que 1000 MW (1 GW) par an (en posé ou en flottant) sur la période 2025-2028 sans préciser de zone d’implantation.

Calendrier de la PPE

 

Une vision stratégique locale : les conditions techniques (vent, houle, profondeur…) au large de la Normandie, le développement de la filière « éoliennes en mer » en Normandie (industries et installations portuaires) ainsi que la présence d’un réseau électrique propice ont conduits les travaux de planification sur la façade Manche Est - Mer du Nord (MEMN), menés dans le cadre de l’élaboration du Document Stratégique de Façade (DSF), à anticiper un développement de l’éolien en mer au large de la Normandie en identifiant des espaces maritimes ayant vocation à accueillir cette activité dans sa carte des vocations.

Carte des vocations du DSF
Carte des vocations du DSF de la façade MEMN

 

La zone « Centre-Manche » d’une superficie de 500 km², en vert sur la carte ci-dessous, identifiée à l’issue du débat public sur l’éolien en mer au large de la Normandie, est suffisante pour l’accueil d’une puissance d’éolien en mer bien supérieure à 1 GW. L’Etat, en partenariat avec RTE, a étudié et confirmé la possibilité d’un développement éolien supplémentaire dans cette zone.

Carte des vocations des DSF
Zones de moindre impact identifiées à l’issue du débat du public

 

 

Pour aller plus loin, consultez le Dossier de concertation du Maître d'ouvrage

2 - Pourquoi l’Etat a-t-il décidé de lancer un nouveau projet de parc (AO8) au lieu d’agrandir le projet de parc éolien au large de la Normandie qui a fait l’objet d’un débat public en 2019-2020 (AO4) ? Une fusion des deux projets est-elle envisageable ?

L’Etat a décidé de lancer un nouveau projet de parc éolien au large de la Normandie dans la zone Centre-Manche, et ne prévoit pas à ce jour de fusionner les deux projets de parc éolien en zone Centre-Manche pour les raisons suivantes :

Le 1er projet de parc éolien en zone Centre-Manche est déjà bien avancé. Il fait actuellement l’objet d’une procédure de dialogue concurrentiel en vue de la désignation d’un lauréat fin 2022 pour un parc d’une puissance d’1GW.

Augmenter l’objectif de puissance installée du 1er projet de parc éolien en zone Centre-Manche en l’agrandissant ou en le fusionnant avec un second parc, reviendrait à changer les caractéristiques techniques du projet et nécessiterait donc de recommencer une procédure de dialogue concurrentiel : à termes la mise en service du 1er parc éolien en zone Centre-Manche pourrait en être grandement retardée.

Or ce retard empêcherait de répondre à l’un des principaux objectifs fixés par la loi de transition énergétique pour une croissance verte adoptée en 2015, qui fixe l’objectif de 40% de la production d’électricité d’origine renouvelable dans la production électrique française en 2030.

Pour aller plus loin, consultez le Dossier de concertation du Maître d’ouvrage

3 - Ce nouveau projet éolien en mer était-il prévu dans les documents de programmation de l’Etat pour la transition énergétique ?

Oui, ce nouveau projet éolien correspond aux objectifs des documents de programmation de l’Etat à l’échelle nationale et locale :

A l'échelle nationale avec la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) sur la période 2019-2028 qui prévoit l’attribution en 2023-2024 d’un ou plusieurs projet(s) éolien(s) posé pour une puissance installée entre 1 et 1,5 GW, ainsi que 1000MW par an (en posé ou en flottant) sur la période 2025-2028 sans préciser de zone d’implantation.

Calendrier de la PPE

 

A l’échelle locale avec le Document Stratégique de Façade (DSF) Manche Est Mer du Nord qui anticipe un développement de l’éolien en mer au large de la Normandie. En effet les conditions techniques (vent, houle, profondeur…) au large de la Normandie, le développement de la filière « éoliennes en mer » en Normandie (industries et installations portuaires) ainsi que la présence d’un réseau électrique propice ont conduits les travaux de planification sur la façade Manche Est - Mer du Nord (MEMN), menés dans le cadre de l’élaboration du Document Stratégique de Façade (DSF), à identifier des espaces maritimes ayant vocation à accueillir cette activité dans sa carte des vocations.

Carte des vocations du DSF
Carte des vocations du DSF de la façade MEMN

 

A l’échelle locale avec la zone Centre-Manche d’une superficie de 500 km², en vert sur la carte ci-dessous, identifiée à l’issue du débat public sur l’éolien en mer au large de la Normandie, est suffisante pour l’accueil d’une puissance d’éolien en mer bien supérieure à 1 GW. L’Etat, en partenariat avec RTE, a étudié et confirmé la possibilité d’un développement éolien supplémentaire dans cette zone.

Carte des vocations des DSF
Zones de moindre impact identifiées à l’issue du débat du public

 

 

Pour aller plus loin, consultez le Dossier de concertation du Maître d'ouvrage

4 - Six projets de parcs éoliens sont déjà en cours, et le premier ne devrait être mis en service que fin 2022 (Saint-Nazaire). Ne serait-il pas plus judicieux d’attendre les retours d’expérience de ces parcs avant de lancer de nouveaux appels d’offres ?

Les objectifs fixés par la loi de transition énergétique pour une croissance verte (LTECV) et la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ne permettent pas d’attendre que les premiers parcs éoliens en mer français soient mis en service avant de lancer les prochains projets éoliens.

Le déploiement d’un projet éolien en mer est un processus long, dont chaque étape peut bénéficier de retours d’expérience, français comme étrangers.

Tout d’abord, il faut rappeler que ce projet s’inscrit dans le cadre de la loi de transition énergétique pour une croissance verte (LTECV) adoptée en 2015, qui fixe l’objectif de 40% de la production d’électricité d’origine renouvelable en 2030. La LTECV est déclinée en objectifs opérationnels dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). La PPE 2019-2028 prévoit notamment la désignation en 2023-2024 d’un lauréat d’une procédure de mise en concurrence pour un projet éolien en mer d’une puissance pouvant aller jusqu’à 1,5GW. Les mises en service des premiers parcs éoliens en mer français (Fécamp, Courseulles, Saint-Nazaire, Saint-Brieuc), sont prévues pour 2023. Les objectifs fixés par la PPE ne permettent donc pas d’attendre que les premiers parcs éoliens en mer français soient mis en service néanmoins les premiers retours d’expérience de parcs français, notamment sur la phase de construction, seront alors disponibles.

Par ailleurs, l’Etat et les industriels disposent déjà de nombreuses études ou retour d’expériences qui permettent de ne pas avoir à attendre la mise en service des premiers parcs éoliens en mer posés français pour lancer une nouvelle procédure de mises en concurrence :

  • Des études menées dans le cadre de l’élaboration des premiers projets français attribués.
  • Des études menées dans des parcs éoliens européens en fonctionnement, portant sur une grande variété de sujets (biodiversité, pêche, tourisme, etc.).

En effet, si la France ne possède pas encore de parc éolien en mer opérationnel, d’autres pays européens ont développé ce mode de production d’électricité depuis 1991, date de mise en service du premier parc éolien offshore au monde (le parc danois de Vindeby, dé-mantelé en 2017 après 26 ans de production électrique). Le Royaume- Uni, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et l’Espagne notamment, ont développé depuis plusieurs années leurs parcs éoliens en mer. Le Royaume-Uni dispose, à titre d’exemple, d’une puissance installée de plus de 8 GW en 2018, qui représente 44% de la capacité installée en Europe. De nombreuses études menées dans ces parcs sont dis-ponibles, telles que l’étude d’ORJIP (Offshore Renewables Joint Industry Programme) publiée en 2018, commandée par 11 industriels de l’éolien en mer et en partie financée par le gouvernement britannique. Cette étude sur le comportement des oiseaux de mer et les risques de collision dans des parcs éoliens offshore (Bird Collision Avoidance Study), fait aujourd’hui référence dans le monde de l’éolien en mer. Cette étude et plusieurs autres sont mentionnées dans le dossier du maître d’ouvrage.

  • Des études en cours menées à l’échelle de la zone « Centre Manche » dans le cadre du 1er projet de parc éolien en mer au large de la Normandie

Les premiers résultats de ces études seront présentés au cours de la concertation et seront consultables sur le site internet https://www.eoliennesenmer.fr.

Enfin, le délai entre la désignation du lauréat et la date de mise en service d’un parc éolien en mer est de plusieurs années (obtention des autorisations administratives, éventuels recours, construction et assemblage des pièces etc.). De ce fait, le projet attribué en 2023-2024 ne devrait pas être mis en service avant 2031. D’ici là, les 7 premiers parcs éoliens en mer français, issus des 3 premières procédures de mise en concurrence, seront opérationnels (voir tableau ci-dessous).

Tableau des parcs

 

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter :

Caractéristiques du projet

5 - A quoi va ressembler le projet de parc éolien de l’appel d’offre n°8 de l’Etat ? Quelles sont les choix qui restent à faire ?

Le nouveau projet éolien en mer en Normandie sera situé dans la zone Centre-Manche et aura une puissance pouvant aller jusqu’à 1,5 GW. Il devrait s’étendre sur 220 à 250 km2 et comprendre entre 75 et 125 éoliennes posées. Le nombre d’éoliennes dépendra de leur puissance unitaire (plus l’éolienne est haute, plus elle est puissante).

Les éoliennes reliées entre elles sont raccordées au réseau public de transport d’électricité par l’intermédiaire d’un poste électrique en mer, relié lui-même à un poste électrique à terre. Compte tenu de l’éloignement depuis la côte, le raccordement sera en courant continu.
Un raccordement vers le Calvados est l’option qui présente le plus d’avantages pour répartir au mieux la production sur le réseau existant sans nécessité de le renforcer et préserver les capacités de raccordement pour des projets à venir au large de la Seine-Maritime.

Schéma d’organisation de la zone « Centre-Manche »
Schéma d’organisation de la zone « Centre-Manche »

Pendant cette concertation le public est invité à s’exprimer sur :

  • La possibilité, la puissance et les conditions d’installation du nouveau projet de parc éolien en mer au sein de la zone Centre-Manche d’une puissance pouvant aller jusqu’à environ 1,5 GW ;
  • La localisation du raccordement au réseau public de transport d’électricité de ce nouveau projet notamment en abordant :
    • la consistance du raccordement de la zone « Centre Manche » (les points de connexions au réseau de transport, les lieux d’atterrage, les zones de raccordement terrestre et maritime)
    • les enjeux environnementaux et les usages de la zone de raccordement
    • la plate-forme en mer en abordant sa localisation, ses usages (multi activité, recherche, monitoring environnemental…)
  • Les caractéristiques de l’appel d’offre qui permettra de désigner le consortium qui construira, exploitera et démantèlera le parc.

 

Pour aller plus loin, consultez le Dossier de concertation du Maître d'ouvrage

6 - A quelle date est-il prévu de mettre en service ce projet de parc éolien ?

Calendrier

 

Une mise en service du nouveau projet éolien en zone Centre-Manche est attendue à l’horizon 2031.

7 - Quelles sont les différentes étapes du projet ?

A l’issue de la concertation, la procédure de dialogue concurrentiel pourrait débuter au début de l’été 2022 pour désigner un lauréat, à savoir l’entreprise ou le groupement d’entreprises qui développera le projet. La désignation du lauréat pourrait intervenir en 2023-2024.

En parallèle, RTE mènera une concertation spécifique sur le raccordement, pour déterminer le fuseau de moindre impact, puis un tracé.

Ensuite, le lauréat et RTE développeront le projet : études de site complémentaires, études d’ingénierie seront menées afin de réaliser l’étude d’impact qui sera nécessaire pour obtenir les autorisations réglementaires, puis une enquête publique permettra de recueillir l’avis du public sur un projet détaillé. Cette phase pourrait durer 3 ans pour s’achever au plus tôt en 2026.

Une fois les autorisations administratives obtenues, le lauréat et RTE construiront leurs installations respectives. La mise en service du projet pourrait intervenir vers 2031, après 4 à 5 années de chantier (voir question 6).

Pour aller plus loin, consultez le Dossier de concertation du Maître d'ouvrage

8 - Pourquoi développer un nouveau projet d’éoliennes en mer posées plutôt que des éoliennes flottantes ?

Pour ce projet, les éoliennes seront posées sur le fond marin et non flottantes, car la profondeur des fonds marins dans la zone Centre-Manche est faible. En effet le choix de la technologie utilisée (éoliennes posées ou flottantes) dépend de la bathymétrie (profondeur des fonds marins) : lorsqu’elle est faible (à ce jour jusqu’à environ 50 mètres de profondeur), les parcs éoliens sont posés.

En outre, l’éolien posé est aujourd’hui une filière techniquement plus mature et économiquement plus compétitive que l’éolien flottant. À ce jour, les coûts de l’éolien flottant sont ainsi deux à trois fois supérieurs à ceux de l’éolien posé. Dans l’objectif de développer des parcs éoliens en mer sur toutes les façades maritimes métropolitaines, l’éolien flottant est aujourd’hui privilégié sur les façades où il n’est pas possible techniquement de construire des parcs éoliens posés ; c’est le cas au Sud de la Bretagne et en Méditerranée.

Relevés bathymétriques de la zone Centre- Manche

Relevés bathymétriques de la zone Centre- Manche

Pour aller plus loin, consultez le Dossier de concertation du Maître d'ouvrage

Localisation du projet

9 - Où sera situé le deuxième projet de parc éolien au large de la Normandie ?

Le deuxième projet de parc éolien au large de la Normandie sera situé dans la zone « Centre Manche ». Cette zone d’une superficie de 500 km², zone rayée sur la carte ci-dessous, a été définie à l’issue du débat public sur l’éolien en mer au large de la Normandie mené en 2019 et 2020.

Au sein de cette zone Centre-Manche, la zone d’implantation du second parc se situera dans la partie Est de la zone sur une surface d’environ 220 à 250 km². La zone d’implantation du deuxième projet éolien en « Centre -Manche » sera donc située au minimum à 35 km de la côte de la Manche (50), à 40 km de celle du Calvados (14) et à 48 km de celle de la Seine-Maritime.

En effet la localisation de ce 2ème projet est dépendante de celle du 1er parc : compte-tenu des vents dominants de la zone (venant du Sud-Ouest au Nord-Ouest) et pour éviter des gênes potentielles liées au second parc éolien, l’État a décidé d’installer le 1er parc éolien devant le second vis-à-vis du vent. La zone « Centre Manche » sera donc organisée selon le schéma présenté ci-dessous.

Schéma d’organisation de la zone « Centre-Manche »
Schéma d’organisation de la zone « Centre-Manche »

Pour aller plus loin, consultez le Dossier de concertation du Maître d'ouvrage

10 - Pourquoi développer un projet de parc éolien supplémentaire précisément en zone Centre-Manche ?

Le choix de cette localisation par l’État est intervenu à l’issue du débat public relatif au développement de l’éolien en mer au large de la Normandie mené en 2019 et 2020 en cohérence avec la carte de vocation de la planification des espaces maritimes issue du Document stratégique de façade Manche Est Mer du Nord (DSF MEMN) pour répondre aux objectifs de développement de l’éolien en mer fixés par la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). En effet :

  • Les conditions techniques (vent, houle, profondeur…) au large de la Normandie, le développement de la filière « éoliennes en mer » en Normandie (industries et installations portuaires) ainsi que la présence d’un réseau électrique propice ont conduits les travaux de planification sur la façade Manche Est - Mer du Nord (MEMN), menés dans le cadre de l’élaboration du Document Stratégique de Façade (DSF), ont servi à anticiper un développement de l’éolien en mer en identifiant des espaces maritimes ayant vocation à accueillir cette activité dans sa carte des vocations.
  • A l’issue du débat public, la superficie de 500 km² identifiée par l’Etat, dite « Centre Manche » en vert sur la carte ci-dessous, étant potentiellement suffisante pour l’accueil d’une puissance d’éolien en mer bien supérieure à 1 GW, l’État a souhaité étudier un développement éolien complémentaire dans cette zone. Les études menées par l’Etat et par RTE ont confirmé l’opportunité de développer un second parc dans la zone.

En effet, en amont du débat public, l’État avait saisi la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) afin de définir les modalités de participation du public pour répondre aux questions énoncées ci-dessous :

  • Afin de désigner un lauréat en 2020 pour construire un nouveau parc éolien en mer posé de 1 GW (ce parc sera nommé 1er parc dans la suite du document) comme le prévoit le projet de PPE , quelle zone d'implantation du parc, d'environ 300 km², associée à une aire d'étude du raccordement au réseau électrique, serait la plus favorable pour le public ?
  • Compte tenu des objectifs de développement de l'éolien en mer posé dans le projet de PPE, quelles seraient les autres zones, d'environ 300 km² chacune, susceptibles d'accueillir d'autres parcs et les raccordements associés, pour des lauréats désignés à partir de 2023, et le cas échéant, dans quel ordre de priorité ?

 

Carte des vocations des DSF
Zones de moindre impact identifiées à l’issue du débat du public

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Raccordement

11 - Est-il certain que le raccordement des deux projets de parc éolien en zone « Centre- Manche » pourra être mutualisé ? Quels sont les autres scénarios de raccordement envisagés ?

Une mutualisation partielle du raccordement (250MW) entre les deux projets de la zone « Centre-Manche » est envisagée quelle que soit la solution de raccordement principal. En effet, la capacité maximale d’export retenue par l’État pour le raccordement du 1er parc de la zone Centre-Manche au poste de Menuel (Manche) est de 1,25GW alors que la puissance installée prévue pour le 1er parc de la zone Centre-Manche est de 1GW.

Plusieurs options sont étudiées pour le raccordement principal du nouveau parc dans la zone « Centre -Manche ». L’option préférentielle de l’Etat et RTE est celle d’un raccordement du parc vers le Calvados. Les raisons sont les suivantes :

  • L’État a estimé à 2,5 GW la puissance cumulée des futurs parcs éoliens de la zone « Centre- Manche ». Or, à ce jour, dans le monde, la capacité maximale envisagée et en cours de développement pour un ouvrage de raccordement de parcs en mer est de 2 GW. De ce fait, deux raccordements distincts sont considérés comme nécessaires pour assurer l’export de la capacité totale de 2,5 GW (deux parcs) de la zone « Centre- Manche ».
  • L’axe électrique reliant la Normandie à l’Île-de-France, en particulier sur la portion entre la Manche et le Calvados est identifié comme un axe de fragilité du réseau, il est préférable de répartir les nouvelles productions d’électricité sur différents points du réseau, entre la Manche, le Calvados et la Seine-Maritime.
  • Les services de l’État ayant décidé d’orienter le raccordement pour le 1er parc (1 GW) de la zone « Centre- Manche » vers la Manche, avec une capacité maximale d’export de 1,25 GW, le raccordement d’un 2ème parc est ainsi à considérer soit vers le Calvados, soit vers la Seine-Maritime.

Cette option de raccordement vers le Calvados a été identifiée à la suite des études et travaux menés dans la continuité du débat public de 2019-2020 et de la publication par RTE des « Perspectives de développement des réseaux électriques en mer sur la façade normande ». Cette option a été rendue possible à la suite de la décision de l’État de remettre en question les zones d’exclusion réglementaires, conformément aux recommandations de la CPDP, et de définir la zone « Centre- Manche » plus près du Calvados qu’initialement envisagé lors du débat.

La deuxième option est celle d’un raccordement du parc vers la Seine-Maritime. Mais étant donné que le débat public sur l’éolien en en Normandie a confirmé l’intérêt et l’existence d’un potentiel significatif de gisement éolien au large de la Seine-Maritime, sur une zone de 1 032 km² à proximité de l’actuel parc en construction de Fécamp et que le choix de la zone de raccordement pour le 2ème parc en zone « Centre- Manche » devrait tenir compte de ce potentiel éolien, il semble préférable de réserver les sites d’atterrage de la Seine-Maritime pour des projets ultérieurs qui pourraient prendre place à proximité immédiate. Le raccordement principal du 2ème parc situé en zone « Centre -Manche » est de ce fait envisagé préférentiellement vers le Calvados.

Fuseaux de raccordement
Fuseaux de raccordement envisagé pour les projets éolien de la zone « Centre Manche »

 

Pour aller plus loin, consultez le Dossier de concertation du Maître d'ouvrage

12 - Ce nouveau projet va t’il remettre en cause le raccordement déjà décidé vers le Cotentin et le fait qu’il soit prévu en courant continu ?

Non ce nouveau projet éolien en zone « Centre Manche » ne modifiera pas les caractéristiques techniques du raccordement du 1er parc en « Centre Manche » dans le Cotentin.

On peut noter néanmoins que la proximité des deux raccordements rendrait possible la création d’une éventuelle liaison entre les deux postes en mer, permettant une plus grande flexibilité en matière d’injection de l’électricité produite dans le réseau.

Pour aller plus loin, consultez le Dossier de concertation du Maître d'ouvrage

13 - Existe-t-il des scénarios différents de raccordement mutualisé en fonction de la puissance totale installée des deux parcs ?

Une mutualisation partielle du raccordement (250MW) entre les deux projets de la zone Centre-Manche est effectivement envisagée quel que soit le scénario de raccordement principal définitif. A ce jour, le raccordement principal du 2ème parc situé en zone « Centre Manche » est envisagé préférentiellement vers le Calvados. La deuxième option est celle d’un raccordement du parc vers la Seine-Maritime (voir question 18).

Pour aller plus loin, consultez le Dossier de concertation du Maître d'ouvrage

14 - Quelles sont les zones d’atterrage envisagées ?

En Normandie les zones propices à l’atterrage des câbles sous-marins sont peu nombreuses du fait des caractéristiques des côtes normandes et des capacités d’accueil sur le réseau électrique. A ce jour, le raccordement principal du 2ème parc situé en zone Centre-Manche est envisagé préférentiellement vers le Calvados, les atterrages techniquement les plus propices se si-tueraient à l’Ouest de Ouistreham, ou à l’Est des falaises des Vaches Noires.

Zone de raccordement vers le Calvados
Zone de raccordement vers le Calvados

En effet, la ligne 400 kV existante entre Caen et Coquainvilliers dispose d’une capacité suffisante pour recevoir la production du deuxième parc. Le raccordement à cette ligne nécessiterait d’une part de créer ou étendre un poste électrique de 400 kV et de créer une station de conversion accolée, si possible, au poste électrique, et, d’autre part, de construire des liaisons souterraines d’environ 20 à 30 km entre la côte et le nouveau poste électrique.

Pour aller plus loin, consultez le Dossier de concertation du Maître d'ouvrage

Enjeux du projet

La pêche
Environnement et Biodiversité
Le trafic et la sécurité maritime
Paysage et patrimoine

15 - Quelles sont les études sur la zone à disposition ?

La zone « Centre Manche » bénéficie d’ores et déjà de plusieurs études menées récemment :

  • Des études menées pour le débat public sur l’éolien en mer au large de la Normandie en 2019-2020
  • Des études menées dans le cadre de l’élaboration des premiers projets français attribués (Courseulles, Fécamp, etc.).

On compte ainsi :

  • Des études relatives à la caractérisation physique de la zone : régime des vents, hydrographie, géologie du sol et sous-sol. Dans un premier temps, ces études seront fournies à tous les candidats sélectionnés pour le dialogue concurren-tiel afin qu’ils puissent concevoir leurs meilleures offres. Elles seront rendues publiques après l’attribution de l’appel d’offres.
  • Une étude relative à la zone de raccordement préférentielle et les travaux afférents menés dans la continuité du débat public, comme la publication par RTE, en appui à la décision du 4 décembre 2020, des « Perspectives de développement des réseaux électriques en mer sur la façade normande) ;
  • Des études bibliographiques réalisées par l’Etat dans le cadre des études d’état initial environnemental sur :
    • La faune et la flore marines
    • L’avifaune
    • Les habitats
  • Des études sur le patrimoine culturel et paysager local :
    • Définition des « attributs », soit les éléments faisant que les monuments ont une Valeur Universelle Exceptionnelle ; patrimoine local (Tours Saint-Vaast-la-Hougue)
    • Etude d’observation de la visibilité en mer depuis la côte du Cotentin vers la zone de projet.
  • Des études socio-économiques « pêche » menées lors du débat public afin de déterminer le poids économique des différents espaces au sein de la façade maritime.

     

Pour aller plus loin, consultez le Dossier de concertation du Maître d'ouvrage

Accès à l'ensemble des études.

16 - Quelles sont les études en cours ?

Plusieurs études complémentaires sont menées à l’échelle de la zone « Centre Manche » dans le cadre du 1er projet de parc éolien en mer au large de la Normandie. Les premiers résultats de ces études seront présentés au cours de la concertation et seront consultables sur la page projet (mettre le lien)

Concernant l’environnement, les campagnes d’études (durée de 2 ans) qui permettront d’élaborer l’état initial de l’environnement sur cette zone de 500 km² ont d’ores et déjà débuté :

  • Pour l’avifaune (oiseaux), les chiroptères (chauve-souris) et les mammifères marins, les campagnes ont débuté à l’été 2021 ;
  • Pour l’ichtyofaune (poissons) et les habitats benthiques (fonds marins), elles commenceront début 2022.

Ces campagnes dureront deux ans. L’état initial de l’environnement sera transmis par l’État au lauréat de l’appel d’offres et contribuera à l’étude d’impact du projet qui définira les mesures à mettre en œuvre pour accompagner la réalisation du projet.

Concernant le paysage et le patrimoine, des études ont d’ores et déjà été menées, une dernière étude a permis de définir les« attributs », soit les éléments qui composent la Valeur Universelle Exceptionnelle des tours Vauban de Saint Vaast la Hougue inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO afin de s’assurer que le projet ne porterait pas atteinte à cette inscription. Une étude sur la visibilité en mer depuis la côte du Cotentin vers la zone de projet est également en cours. Les résultats montrent que l’impact paysager du parc éolien sera minime compte-tenu de l’éloignement de la zone de projet par rapport à la côte.

Concernant la sécurité maritime et la navigation, une analyse du trafic maritime dans cette zone maritime en vue de sa modification est engagée depuis mai 2021. Un groupe de travail réunissant des usagers et des professionnels du monde maritime a été créé et un bureau d’étude a été recruté. L’objectif est d’obtenir un projet d’organisation du trafic qui pourra être proposé à l’Organisation Maritime Internationale en 2022 pour une validation en 2023.

Concernant la cohabitation des usages en mer, des études socio-économiques complémentaires ont été lancées et portent sur le type de navires qui exploitent la zone (navires hauturiers du fait de l’éloignement à la côte soit 10 % de la flottille normande), le poids économique de cette zone pour les navires, armements, ports, criées. Des travaux complémentaires viseront à décrire encore plus précisément les interactions entre les parcs éoliens et l’activité de pêche professionnelle à la fois du point de vue socio-économique et en termes de co-usages de l’espace maritime.

Concernant les caractéristiques techniques de la zone, plusieurs études sont en cours sur la caractérisation des régimes des vents, l’hydrographie et la géologie du sol et du sous-sol.

Concernant le raccordement, une étude relative à la zone de raccordement préférentielle et les travaux afférents menés dans la continuité du débat public sont repris dans une publication de RTE, en appui à la décision du 4 décembre 2020, des « Perspectives de développement des réseaux électriques en mer sur la façade normande)

Pour aller plus loin, consultez le Dossier de concertation du Maître d'ouvrage

17 - Quels seront les impacts économiques cumulés des projets éoliens en mer dans la zone Centre-Manche pour la pêche ?

La façade maritime Manche-est Mer du Nord est importante pour l’économie nationale des pêches maritimes. Cependant, la zone « Centre Manche » se situe au sein d’un espace maritime peu riche pour l’activité de pêche maritime.

Les impacts cumulés des deux projets éoliens en mer sur les activités de pêche sont faibles. Les études socio-économiques « pêche » menées lors du débat public ont en effet montré que les deux enjeux essentiels pour l’activité de pêche maritime en Normandie sont :

  • D’une part la préservation des secteurs les plus fréquentés par les navires et/ou présentant une grande richesse halieutique,
  • D’autre part, la prise en compte de la pêche de la coquille Saint-Jacques.

Le choix de la localisation de la zone « Centre Manche » répond à cette attente. En effet, le chiffre d’affaires annuel de l’activité de pêche au sein de la zone « Centre Manche » de 500 km² est estimé à 1,9M€, pour mémoire le chiffre d’affaires annuel de la pêche en Normandie est d’environ 183M€. De plus, la zone « Centre Manche » se situe au nord de la baie de Seine et donc hors du gisement principal de la coquille Saint-Jacques.

Pour aller plus loin, des études complémentaires ont été lancées et portent sur le type de navires qui exploitent la zone (navires hauturiers du fait de l’éloignement à la côte soit 10 % de la flottille normande), le poids économique de cette zone pour les navires, armements, ports, criées.

Carte figurant les chiffres d’affaires de la pêche au large de la Normandie

 

 

Pour aller plus loin, consultez le Dossier de concertation du Maître d'ouvrage

18 - Sera-t-il possible de pêcher en zone « Centre Manche » après la mise en service des deux parcs éoliens ?

La planification des espaces maritimes prévoit de rechercher la coexistence des usages de la mer, chaque fois que c’est possible. En ce sens, les activités de pêche seront permises en zone « Centre -Manche » après la mise en service des parcs éoliens.

En effet, en France et contrairement à d’autres pays européens, il n’est aujourd’hui pas envisagé de dédier les espaces maritimes à des activités en particulier : à titre d’exemple, il est possible de naviguer, de pêcher au sein d’un site d’extraction de granulat. En ce qui concerne les parcs éoliens d’une part, la navigation et la pêche d’autre part, les instructions maritimes édictées par l’État prévoient les dispositions et conditions de la co-activité.

Pour mémoire, un exercice de pêche a été effectué dans la zone de projet du parc éolien du Calvados en janvier 2018, une vingtaine de navires de pêche ont pêché à la drague à la coquille Saint-Jacques dans le parc éolien virtuel implanté dans leur système numérique de navigation. Le résultat a été positif, les navires ont pu exploiter les couloirs de 900 m de large entre les éoliennes.

Pour aller plus loin, consultez le Dossier de concertation du Maître d'ouvrage

19 - Quels seront les impacts cumulés des projets éoliens en mer dans la zone Centre-Manche sur la faune marine ?

La zone « Centre Manche » de 500 km² retenue à la suite du débat public de 2019-2020 a été choisie pour minimiser l’impact environnemental au regard des données disponibles, compte tenu de son éloignement par rapport aux côtes (environ 32 km au minimum). Les impacts cumulés des projets sur la faune marine seront ainsi limités.

Indépendamment de la zone choisie, la faune volante et les mammifères marins sont les deux compartiments les plus sensibles à l’éolien en mer du fait des effets attendus, respectivement en phase d’exploitation et de construction. Dans le cas présent, il est intéressant de noter que la zone de projet se situe dans les secteurs à plus faibles enjeux visés par les études bibliographiques réalisées à l’occasion du débat public de 2019-2020. La carte ci-dessous illustre ce point sur l’enjeu avifaune.

Impacts cumulés

 

La localisation des enjeux en proche côtier est aussi constatée sur les habitats benthiques. La zone retenue permet ainsi un véritable évitement des enjeux, compte tenu de l’éloignement de la zone par rapport aux côtes (environ 35 km au minimum).
Par ailleurs, les études d’état initial de l’environnement sur cette zone de 500 km² ont d’ores et déjà débuté : pour l’avifaune, les chiroptères et les mammifères marins, les campagnes ont débuté à l’été 2021 ; pour l’ichtyofaune et les habitats benthiques, elles commenceront en début 2022. Ces campagnes dureront deux ans. Les premiers résultats, permettant d’affiner la connaissance de la zone, devraient être rendus publics sous quelques mois.

Par ailleurs, des mesures seront mises en place lors de la construction du projet et en phase d’exploitation pour prévenir les nuisances (bruit, effets sur les habitats, turbidité) et risques associés (pollutions accidentelles, colonisation par des espèces non-indigènes).

Notons enfin que les structures submergées peuvent être progressivement colonisées par certaines espèces benthiques, ce qui contribuerait à l’enrichissement local de la faune et de la flore marines (effet récif).

Pour aller plus loin, consultez le Dossier de concertation du Maître d'ouvrage

20 - Quels seront les impacts cumulés des projets éoliens en mer dans la zone Centre-Manche sur l’avifaune ?

La zone « Centre Manche » de 500 km² retenue à la suite du débat public de 2019-2020 a été choisie pour minimiser l’impact environnemental au regard des données disponibles.

Si le risque de collisions tend à repousser les oiseaux, plusieurs facteurs des parcs éoliens en mer ont été identifiés comme attractifs pour l’avifaune, comme l’augmentation du stock de proies, la présence de potentiels perchoirs ou encore la photo-attraction (attraction par la lumière). Ces facteurs sont susceptibles d’augmenter le risque de collision mais l’impact réel d’un parc éolien dépend beaucoup de sa disposition, de sa taille et de sa proximité avec les populations d’oiseaux. La carte ci-dessous montre que l’impact du projet devrait être faible du fait de son emplacement loin des côtes.

A noter, les études qui permettront d’élaborer l’état initial de l’environnement sur cette zone de 500 km² sont en cours pour l’avifaune et les chiroptères (chauve-souris).

Risques d'effet sur l'avifaune

 

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter les conclusions de 2018 du programme ORJIP (Offshore Renewables Joint Industry Programme) qui a permis d’analyser les comportements d’évitement et le risque de collision des oiseaux aux alentours du parc éolien en mer de Thanet, situé à 11 km au large des côtes du Kent (Angleterre) ou les compléments apportés par l’étude portant sur l’analyse du comportement de plusieurs espèces d’oiseaux au large de l’Angleterre et de la Belgique (Parc éolien Thorton Bank, 2019).

Au cours de l’étude qui a comporté 2 années d’observation six collisions avec des turbines ont été observées. L’analyse a révélé que le risque de collision des oiseaux de mer était inférieur à la moitié de ce que l’on pouvait attendre d’après les connaissances actuelles. On a observé que les oiseaux de mer manifestaient un comportement d’évitement et changeaient leur trajectoire de vol pour éviter les turbines.

21 - Quels seront les impacts cumulés des projets éoliens en mer dans la zone « Centre Manche » sur le paysage ?

Les résultats des études menées montrent que l’impact paysager du parc éolien sera minime compte-tenu de l’éloignement de la zone de projet par rapport à la côte (environ 32 km des côtes normandes au minimum).

L’éloignement initial de la zone « Centre Manche » a été retenu au regard des conclusions de l’étude commandée par l’État pour la bonne prise en compte du patrimoine à l’occasion du débat public 2019-2020 et notamment afin que le 1er projet ne porte pas atteinte à l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO des tours. À noter que le nouveau projet se situe majoritairement dans la zone de faible sensibilité paysagère des tours définie par cette même étude.

Des photomontages commandés par l’Etat en complément de ceux réalisés dans le cadre du débat public de 2019 et 2020 permettent par ailleurs de se figurer la faible visibilité du parc éolien en mer depuis la côte.

L’impact des infrastructures de raccordement sont faibles :

  • Les liaisons souterraines ne génèrent pas d’impact paysager une fois les travaux terminés. En zone boisée, leur réalisation et leur fonctionnement impliquent que soit créée une tranchée de déboisement régulièrement entretenue d’environ 5 m de large.
  • La station de conversion  (localisation non définie) aura une emprise au sol d’environ 4 à 10ha. Il sera construits dans la mesure du possible au plus près du réseau public de transport d’électricité terrestre et répondront aux critères suivants :
    • Avoir des pentes de préférence faibles, de manière à éviter des terrassements importants
    • Présenter un intérêt écologique limité
    • Prendre en compte la vocation du site
    • Être situé dans un lieu favorable à son insertion paysagère, à l’écart des sites paysagers ou patrimoniaux emblématiques.

Par ailleurs, la ligne 400 kV existante entre Caen et Coquainvilliers dispose d’une capacité suffisante pour recevoir la production du deuxième parc. Aucune construction de liaison électrique à Haute Tension n’est donc nécessaire.

Pour aller plus loin, consultez le Dossier de concertation du Maître d'ouvrage

22 - Sera-t-il possible de naviguer en zone « Centre Manche » après la mise en service des deux parcs éoliens ?

Le trafic maritime est un enjeu qui nécessite une attention forte en zone « Centre Manche ».

Un état des lieux du trafic maritime dans la macro-zone du débat public et ses alentours a été réalisé en 2019-2020.
Ce rapport présente tout d’abord les caractéristiques de la macro-zone du débat public au regard du trafic existant puis identifie des risques liés au trafic en Manche et analyse les évolutions des voies de navigation avec la mise en place de parcs éoliens en mer.

Par ailleurs, des travaux sont en cours pour proposer une nouvelle organisation du trafic maritime en lien avec le développement éolien et permettre à terme la coexistence de ces deux activités au sein de l’espace maritime au large de la Normandie.

En effet la zone « Centre Manche » s’inscrit dans le contexte particulier du trafic maritime en Manche, deuxième route maritime mondiale en termes de trafic, et des accès aux ports du Havre et de Rouen. En dehors des Dispositifs de Séparations de Trafic, le principe de navigation est celui de la libre circulation en mer.

L’analyse du trafic maritime dans cette zone maritime en vue de sa modification est engagée depuis mai 2021, un groupe de travail réunissant des usagers et des professionnels du monde maritime a été créé et un bureau d’étude a été recruté. L’objectif est d’obtenir un projet d’organisation du trafic qui pourra être proposé à l’Organisation Maritime Internationale en 2022 pour une validation en 2023.

Par ailleurs, le déplacement du chenal d’accès à Antifer à l’horizon 2023 est nécessaire pour permettre l’installation des projets éoliens au sein de toute la zone « Centre Manche ». Quantitativement, il s’agit de modifier le trafic d’une quarantaine de pétroliers par an (soit moins d’un par semaine). La prise en compte de ces enjeux s’inscrit dans une démarche engagée par l’État d’organisation du trafic en Baie de Seine et donc d’évolution à minima de ce chenal.

Principaux axes de trafic maritime - ouverture nouvelle fenêtre

 

Pour aller plus loin, consultez le Dossier de concertation du Maître d'ouvrage

23 - Ce deuxième projet dans la zone Centre-Manche nécessite-t-il de rapprocher les éoliennes de la côte (espace plus contraint pour mettre plus d’éoliennes) ?

Non, le 2e projet éolien en zone Centre-Manche sera encore plus éloigné des côtes normandes que le 1er projet.
Compte-tenu des vents dominants de la zone (venant du secteur Sud-Ouest au secteur Nord-Ouest) et pour éviter des gênes potentielles liées au second parc éolien, l’État a décidé d’installer le 1er parc éolien devant le second vis-à-vis du vent. Celui-ci est donc situé sur une zone distante d’au moins 32 km des côtes, soit plus loin du littoral que le premier projet (voir carte ci-dessous).

La zone définitive du 1er parc a été arrêtée en novembre 2021 au cours de l’appel d’offres n°4. Ainsi une surface de 180km² située au nord-ouest de la zone de « Centre Manche » a été retenue pour l’installation du 1er GW (1er parc). La zone d’implantation du second parc se situera dans la partie Est de la zone « Centre Manche », elle devrait être comprise entre 220 et 250Km².

Schéma d’organisation de la zone « Centre-Manche »
Schéma d’organisation de la zone « Centre-Manche »

 

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L'éolien en mer et la transition énergétique en France

24 - En quoi développer un projet de parc éolien supplémentaire en Normandie contribue à répondre aux enjeux de la lutte contre le changement climatique ?

La Normandie présente de nombreux atouts qui font d’elle aujourd’hui la première région en termes de puissance éolienne en mer en développement, à savoir :

  • Des conditions techniques favorables : le littoral normand présente un vent fort et régulier et des eaux peu profondes, deux caractéristiques propices à l’installation de parcs éoliens posés, technique la plus mature et la plus compétitive ;
  • Une filière en expansion : conséquence des premiers appels d’offres et bénéficiant d’installations portuaires d’envergure, la filière « éolienne en mer » normande connaît un fort développement, notamment autour des usines de Cherbourg et du Havre.
  • Un réseau électrique maillé : du fait de leur dimensionnement en lien avec les installations nucléaires existantes et en construction, les réseaux normands de transport d’électricité 225 et 400 kV (sur lesquels se raccorderont les parcs éo-liens en mer) permettent l’accueil de nouvelles unités de production sans avoir nécessairement des renforcements d’importance à prévoir.

 

Si la production d’électricité en France est aujourd’hui décarbonée à 93 %, grâce notamment au nucléaire, et aux énergies renouvelables, au premier rang desquelles l’hydroélectricité, elle ne représente aujourd’hui qu’environ 25 % de la consommation finale d’énergie. Le mix énergétique français reste encore très carboné, plus de 60 % de la consommation d’énergie finale provenant de la consommation directe d’un produit fossile brut ou raffiné.  La décarbonation du mix énergétique nécessite donc d’abord une réduction importante et l’abandon des énergies fossiles, notamment dans le secteur des transports (27,1 % de la consommation française de 2020, carboné à 92 %) et de l’industrie (18,5 % de la consommation française de 2020, carbonée à 52 %). Elle doit également s’accompagner d’un accroissement des capacités de production d’électricité décarbonée pour compenser, en partie, l’abandon des énergies fossiles, c’est en ce sens que le nouveau projet éolien répond à nos besoins futurs d’énergie.

Pour aller plus loin, consultez le Dossier de concertation du Maître d'ouvrage

Pour plus de détails sur la Programmation de l'énergie, voir question 1.

25 - Pourquoi construire de l’éolien en mer alors que le nucléaire permet de produire plus d’électricité, sans intermittence et tout en répondant à un objectif de faible émission carbone ?

La réduction des émissions de gaz à effets de serre est l’objectif central de la politique énergétique. La loi de transition énergétique pour la croissance verte adoptée en 2015 a ainsi fixé des objectifs ambitieux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

La loi de transition énergétique a également fixé des objectifs de ré-équilibrage du nucléaire dans notre mix énergétique futur. Cet objectif ne s’appréhende pas que par rapport à la quantité de CO2 évitée, mais en termes de diversification du mix énergétique.

C’est avant tout l’arrêt de la consommation d’énergie fossile qui est recherchée en transférant cette consommation vers des usages électriques, pour cela il faut développer de nouvelles installations de production ce à quoi répondent les énergies renouvelables.
La diversification du mix électrique en cours de développement a donc vocation à renforcer la sécurité d'approvisionnement en électricité
.

Pour le nucléaire, ainsi que l'a rappelé à plusieurs reprises l'Autorité de Sûreté Nucléaire, il est important de disposer de marges suffisantes dans le système électrique pour faire face à l’éventualité de suspendre simultanément le fonctionnement de plusieurs réacteurs qui présenteraient un défaut générique grave. Un exemple de tel défaut générique est l’anomalie de concentration en carbone de l’acier qui a affecté les générateurs de vapeur de douze réacteurs à l'hiver 2016 ( 15 réacteurs sur 56 sont à l’arrêt en décembre 2021 principalement du fait de difficultés de maintenance dues à la situation sanitaire).

Le développement des énergies renouvelables contribue ainsi au renforcement des marges d'approvisionnement susceptibles de pouvoir palier à de tels événements. Dès lors, l'impact sur l'équilibre du système électrique est susceptible de diminuer à la mesure de la réduction de la part (%)du nucléaire dans le mix électrique et donc dans le mix énergétique (arrêt des fossiles présents à 60%).

Par ailleurs, la fermeture progressive des centrales à charbon prévue d’ici 2022 est cohérent avec les engagements climatiques de la France. En effet, ces installations émettent bien plus de gaz à effet de serre que les autres moyens de production d’électricité présents sur le territoire français, notamment les énergies renouvelables éoliennes et solaires.

Tableau dy facteur d'émission

Pour plus d’informations sur la politique de développement de l’éolien en mer et ses motivations, vous pouvez vous référer à la fiche #2 “Pourquoi développer l’éolien en mer en France ?” et à la fiche #14 “Quel est le bilan carbone d’un parc éolien en mer ?”.

26 - Pourquoi lancer un projet de parc éolien en mer supplémentaire au lieu de développer d’autres énergies renouvelables marines ?

Si le développement de parcs éoliens en mer posés est priorisé aujourd’hui, c’est parce que cette technologie représente le plus fort potentiel de développement en milieu marin dans la décennie à venir.

Le choix de la technologie éolienne posée ou flottante dépend de la profondeur de la mer. L’éolien posé est privilégié dans des mers dont la profondeur maximale est de 50 m environ, car au-delà il est techniquement plus difficile et plus coûteux de réaliser les fondations et les mâts. L’éolien flottant peut par contre être installé à partir de 50 m environ, et jusqu’à 200 m de profondeur. Dans la Manche, les fonds sont principalement inférieurs à 50 m, ce qui en fait un terrain propice à l’éolien posé. En outre, aujourd’hui, l’éolien posé est une filière techniquement plus éprouvée et économiquement plus compétitive que l’éolien flottant, qui atteint actuellement le stade commercial. À ce jour, les coûts de l’éolien flottant sont ainsi deux à trois fois supérieurs à ceux de l’éolien posé, mais il est attendu une disparition de cet écart d’ici environ dix ans.

Au-delà des filières éoliennes en mer, d’autres énergies renouvelables peuvent être installées en milieu marin. Elles sont cependant à des stades de développement encore très amont. Si de nombreux projets de R&D permettront d’identifier les potentiels énergétiques et économiques des technologies d’énergies renouvelables marines, elles ne constituent pas des alternatives à l’éolien en mer posé pour les prochaines années.

Concernant l’énergie hydrolienne, la France présente un potentiel hydrolien estimé à 3 GW environ en France Métropolitaine, soit 30 % de la ressource européenne, situé au Raz Blanchard en Normandie et au passage du Fromveur en Bretagne. Plusieurs projets de démonstrateurs d’hydrolienne marine ont récemment été immergés et connectés au réseau électrique avec succès. Un appel à projet de l’ADEME pour des fermes pilotes d’hydroliennes pré-commerciales a également été lancé dans le Raz Blanchard, avec deux projets lauréats. Les zones propices à l’installation d’hydroliennes de grandes dimensions (bathymétrie adaptée et forts courants) sont cependant rares, et le potentiel technique total à l’échelle de la planète font de l’hydrolien une technologie de niche. L’hydrolien reste une solution intéressante pour des zones insulaires, non connectées au réseau électrique continental, comme les îles du Ponant par exemple.

Concernant l’énergie houlomotrice, l’ADEME évalue la capacité théorique du littoral français à 400 TWh avec l’objectif d’exploiter 10% de ce potentiel, principalement sur la façade Atlantique. Cette technologie n’est cependant qu’au stade de la Recherche et Développement. Actuellement, le site d'essais en mer de l’Ecole Centrale de Nantes (SEM REV du Croisic) est le seul site accueillant une expérimentation de cette technologie.

L’énergie thermique des mers a un potentiel dans les zones tropicales mais pas en France métropolitaine. Plusieurs démonstrateurs ont été financés dans les DOM TOM, mais cette technologie n’est pas adaptée aux caractéristiques de la façade Manche Est Mer du Nord : le gradient de température entre la surface et le fond, et la profondeur de la mer, ne sont pas assez importants.

La poursuite du développement des énergies renouvelables en mer nécessite une politique industrielle engagée, volontariste et incitative. À ce titre, la France dispose de nombreux acteurs, laboratoires et organismes scientifiques et industriels qui possèdent les compétences et l’expertise pour créer une filière industrielle française compétitive pour gagner de nouveaux marchés en Europe et dans le monde. Le développement des énergies renouvelables en mer se poursuit dans le cadre d’une gestion intégrée de l’environnement en concertation avec les différents acteurs et en cohérence avec les autres énergies renouvelables.

Pour plus d’informations sur la politique de développement de l’éolien en mer et ses motivations, vous pouvez vous référer à la fiche #2 “Pourquoi développer l’éolien en mer en France ?” et la fiche #5 “Quel état d’avancement des énergies renouvelables en mer en France ? Quelles sont les alternatives à l’éolien en mer posé ?

27 - Quel est l’intérêt du mix électrique pour la France ?

La production électrique française est effectivement d’ores et déjà fortement décarbonée, en grande partie grâce à la part importante du nucléaire dans le mix électrique. Le nucléaire représente en effet entre 70 et 75% de la production totale d’électricité en France, ce qui permet à la France de présenter un mix électrique bien moins émetteur de gaz à effet de serre que certains de ses voisins européens, au sein desquels la production des centrales à gaz et au charbon est encore significative. En effet, la production d’électricité au charbon représente 19 % de la production européenne, 18 % des émissions de CO2 du secteur énergétique.

Mais aujourd’hui, la part de l’électricité est minime dans notre consommation finale d’énergie (30%), la transition énergétique a pour but d’effacer à terme la consommation des énergies fossiles (60 % de notre consommation d’énergie) et d’électrifier un maximum d’usage.

En conséquence, il convient dans les années à venir d’augmenter nos installations de production d’électricité en s’appuyant sur des systèmes décarbonés (énergies renouvelables et nucléaire).

En diversifiant le mix électrique, le développement des énergies renouvelables contribue ainsi au renforcement des marges d'approvisionnement. La sécurité d’approvisionnement ne peut en effet être garantie uniquement par un réseau renforcé et sur une unique source d’énergie, même si celle-ci est “constante” et pilotable.

28 - Pourquoi construire de nouveaux moyens de production d’électricité, plutôt que de privilégier des mesures d’économies d’énergie et de réduction des GES ?

La consommation d’électricité devrait augmenter de 5 % d’ici 2030 (RTE) ; la construction de nouvelles installations de production d’électricité est donc nécessaire. Cette hausse modérée tient compte des efforts de réduction de la consommation d’un côté, mais aussi du recours plus intense à l’électricité pour limiter l’utilisation des énergies polluantes (pétrole, charbon...).

L’amélioration de l’efficacité énergétique est un axe majeur de la politique énergétique de la France, qui s’est donné comme objectif la baisse de 50% de la consommation finale d’énergie entre 2012 et 2050 et de 20 % d’ici 2030. Cet objectif va de pair avec celui de la décarbonation de l’économie, avec comme objectif une baisse de 40% des émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2030 et la neutralité carbone d’ici 2050.

Or, afin de décarboner l’économie, de nombreux secteurs, tels que les transports, l’industrie et le bâtiment, vont devoir basculer vers l’électricité – au détriment des énergies fossiles. L’usage de l’électricité dans le chauffage des bâtiments et le parc de véhicules électriques devront augmenter, l’électricité devra fournir la production d’hydrogène décarbonée, etc.
Même si l’efficacité énergétique aura un effet baissier sur la consommation d’électricité, l’effet haussier de l’électrification des usages et du remplacement des énergies fossiles sera supérieur. À la faveur de cette électrification des usages, une augmentation modérée de la consommation d’électricité est attendue par RTE d’ici 2030, estimée à + 5 % par rapport à 2019. La construction de nouvelles installations de production d’électricité est donc nécessaire pour fournir cette hausse de la demande en électricité.

 

Cout et financement

29 - Combien va coûter le projet au total ?

Il est estimé qu’un parc d’environ 1,5GW représenterait un investissement de 4 à 5 milliards d’euros (raccordement compris).

La répartition des coûts est la suivante :

Répartition des coûts d’un projet de parc éolien en mer (hors raccordement)
Répartition des coûts d’un projet de parc éolien en mer (hors raccordement)

30 - Quel sera le prix de rachat de l’électricité produite par ce projet ? Ce projet va-t-il contribuer à augmenter le prix de l’électricité ?

Aujourd’hui, l’éolien posé reste l’énergie renouvelable en mer la moins coûteuse, grâce notamment au développement récent de la fi-lière, avec en conséquence un coût de soutien public qui décroît fortement. Il est l’une des énergies renouvelables les plus compétitives. Pour le projet éolien au large de la Normandie pouvant aller jusqu'à environ 1,5 GW, la PPE fixe un tarif cible de rachat de l’électricité produite de 50 €/MWh. Il est à noter que le projet éolien en mer posé de 600 MW au large de Dunkerque, a été attribué au tarif de 44 €/MWh hors raccordement, en juin 2019. Sa mise en service est prévue en 2026.

Les coûts de la plupart des énergies renouvelables sont encore supérieurs aux prix de marché de l’électricité, bien qu’ils aient fortement diminué ces dernières années. Pour cette raison, un soutien public est nécessaire pour favoriser les investissements dans ces installations afin que les revenus couvrent les coûts de construction et d’exploitation.

Face à ce constat, l’État a fait le choix de soutenir financièrement le développement des énergies renouvelables en mer pour contribuer à la transition énergétique. Cette aide prend la forme d’un complément de rémunération : l’État complète la rémunération perçue par le producteur en vendant son électricité sur le marché, pour atteindre le tarif fixé lors de la procédure de mise en concurrence. Le complément de rémunération est symétrique : dans le cas où les prix de marché de l’électricité sont supérieurs au tarif fixé lors de la procédure de mise en concurrence, le producteur rembourse la différence à l’État (cf. schéma ci-dessous).

Schéma de fonctionnement du complément de rémunération

Schéma de fonctionnement du complément de rémunération

 

Depuis la fin des années 2000, le développement des parcs commerciaux d’éoliennes en mer se fait à un rythme soutenu en Europe. Ainsi la puissance installée a été multipliée par 5 de 2010 à 2020. Cela a pour conséquence une réduction des coûts de production d’électricité. Selon une étude prospective de l’ADEME, la filière éolienne en mer a un potentiel important de réduction des coûts pour les projets qui seront mis en service à horizon 2030 jusqu’à 50 %. Ces réductions sont dues notamment à l’allongement de la durée de vie des installations et la diminution des coûts de capital et d’exploitation. Les premiers parcs éoliens en mer français ont des tarifs d’achat compris entre 130 et 155 €/MWh. Ces tarifs étaient nécessaires aux débuts de la la filière. Ils ont baissé ensuite : le développeur lauréat du parc éolien de Dunkerque en 2019 s’est engagés sur un tarif de 44 €/MWh. Au regard de la tendance haussière du marché de gros de l’électricité (prix spot moyen constaté sur les 12 derniers mois 75 €/MWh) et de la réduction des coûts, ce projet pour-rait être un des systèmes de production d’électricité le plus compétitif.

Démantèlement et traitement des déchets

31 - Quelle sera la durée de vie du projet ?

La durée de vie d’un parc éolien en mer est estimée entre 25 et 30 ans. Elle dépend de ses caractéristiques et des conditions climatiques auxquelles il fait face. Il existe encore peu de retours d’expérience, mais les industriels estiment aujourd’hui que les installations pourront fonctionner au moins 30 ans avant d’être démantelées.

32 - En quoi consistera le démantèlement du parc ? Qu’est-ce qui est obligatoire ?

Lorsque la durée d’exploitation d’un parc arrive à son terme, le développeur éolien est contraint de le démanteler afin de restituer le site dans un état comparable à l’état initial. Le développeur est également contraint par l’État de constituer des garanties financières dédiées et ce, dès le début de l’exploitation.  Ces garanties financières doivent permettre de couvrir l’intégralité des coûts des opérations de démantèlement, mais également les pénalités applicables en cas de retard dans le calendrier de démantèlement.

En effet, dans le cadre d’un appel d’offre pour un projet éolien en mer, les obligations de démantèlement sont inscrites dans le cahier des charges du dialogue concurrentiel, que le lauréat a donc l’obligation de respecter et par la suite dans les autorisations délivrées par l’État.

De même, RTE s’engage à remettre les sites en état et à démanteler les postes en mer à l’issue de la phase d’exploitation.  Il faut cependant préciser que le démantèlement des ouvrages de raccordement par RTE est conditionné aux conclusions de l’étude d’impact de démantèlement. S’il s’avère qu’un démantèlement total des installations est plus néfaste sur l’environnement qu’un maintien partiel, les autorités publiques pourraient autoriser RTE à déroger à ses obligations de démantèlement. Le démantèlement des ouvrages de raccordement sera pris en charge par RTE, et financé par le tarif d’utilisation du réseau public de transport d’électricité (TURPE).

Le recyclage des matériaux utilisés pour la construction des éoliennes et leur raccordement est aujourd’hui une priorité fixée par le ministère de la Transition écologique. Les filières sont en cours d’organisation.

Le démantèlement du parc au bout de 25 à 30 ans d’exploitation :

Les parties métalliques comme le mât et le rotor constituent plus de 90 % du poids des aérogénérateurs : leur recyclage est déjà organisé dans les filières existantes.

Les pales d’une éolienne sont constituées de matériaux composites à base de fibres de verre ou de carbone difficiles à recycler. Avec le développement de cette énergie, qu’elle soit terrestre ou maritime, de nombreuses pales d’éoliennes seront déclassées d’ici quelques années et des filières de recyclages se mettent en place.

A ce jour, elles peuvent alors être broyées et valorisées comme combustible dans les cimenteries, en remplacement des carburants fossiles traditionnellement utilisés. Les cendres servent ensuite de matière première dans la fabrication du ciment. Cette technologie évite donc la production de déchets.

Une autre possibilité consiste à utiliser le broyat de pales pour fabriquer de nouveaux matériaux composites.

Plusieurs projets de recherche et développement sont en cours afin soit de faire évoluer le système de fabrication des pâles pour pouvoir en fin de vie remobiliser les composants soit permettre la mise au point de traitements permettant dès aujourd’hui de remobiliser dans une filière de recyclage ces éléments.

Les câbles électriques sont composés de métaux, principalement du cuivre, de l’aluminium ou encore des alliages de ces métaux, et de plastique. Ils sont envoyés en filière spécialisée de retraitement pour un ré-usage à 100 %.

 

Les retombées économiques pour le territoire

33 - Quelles seront les secteurs économiques normands qui bénéficieront de ce nouveau projet ? De quelle manière ?

Le développement de l’éolien en mer en Normandie contribue au développement des activités industrielles et portuaires locales

La Normandie possède un tissu de sous-traitants locaux aisément adaptables aux besoins d’industries diverses et déjà fortement mobilisés sur les industries présentes dans la région et particulièrement les énergies renouvelables, telles que l’usine de pales d’éoliennes en mer LM Wind Power (General Electric) de Cherbourg et l’usine de pales et de nacelles d’éoliennes en mer du Havre (Siemens Gamesa).

Le port du Havre accueille, outre l’usine Siemens-Gamesa, le site de construction des fondations gravitaires prévues pour les éoliennes du projet de Fécamp, un chantier d’envergure qui mobilisera 1000 personnes pendant environ trois ans. Des bases de maintenance seront aussi implantées pour les parcs normands déjà attribués dans les ports de Dieppe, de Fécamp et de Caen-Ouistreham (pour le projet de Courseulles). Au total, d’après les chiffres du Syndicat des Énergies Renouvelables, les premiers parcs éoliens en mer créeront plus de 3200 emplois directs en Normandie.

De plus, ces usines tout comme la construction des parcs normands vont aussi mobiliser la sous-traitance normande. L’émergence de cette filière offre de nombreuses possibilités à l’ensemble de la chaîne de valeur : fournisseurs de composants, fournisseurs de câbles, équipementiers électriques, etc. Les parcs éoliens constituent aussi des opportunités en termes de création d’activités associées et des actions d’information sont menées sur les besoins industriels du projet en lien avec les chambres de commerce et d’industrie et le Conseil régional (Agence de développement de la Normandie,  Normandie Energies ) mobilisés pour l’accompagnement et le financement de projets industriels liés aux énergies renouvelables.

Des besoins importants en main-d’œuvre seront nécessaires pour concevoir, produire, puis installer et exploiter de nouvelles machines plus performantes, qui pourront ensuite être déployées dans le monde entier. Il faut de plus ajouter que de nombreux métiers mobilisés pour la fabrication, l’assemblage et la maintenance des parcs éoliens en mer ne sont pas spécifiques à cette filière industrielle (chaudronniers, soudeurs, câbleurs, électrotechniciens, levageurs…). Le savoir-faire acquis au sein d’autres filières industrielles peut donc être en partie mobilisé pour contribuer au développement de la filière éolienne maritime.

De forts enjeux existent également autour des technologies de raccordement (câbles, postes électriques, etc.), bénéficiant ainsi à de nombreuses entreprises.

La carte ci-dessous permet de se rendre compte de l’ampleur du développement de la filière éolienne maritime en France, et des créations d’emplois associées : d’après le Syndicat des Énergies Renouvelables, la réalisation des six premiers parcs éoliens en mer posés français créera à terme plus de 15 000 emplois qualifiés directs et indirects. La pérennité de ces emplois sera assurée par les marchés à l’export et la concrétisation d’autres parcs éoliens en mer en France réalisés à l’issue des prochaines procédures de mise en concurrence.

Filière maritime éolienne en France

Une offre de formation diversifiée

Enfin, le développement de la filière éolienne maritime s’accompagne bien évidemment du développement d’une offre de formation diversifiée, qui contribue à l’attractivité du territoire.

Le Conseil régional de Normandie accompagne les projets de recrutement en finançant des formations individuelles ou collectives adaptées aux besoins des entreprises. La Normandie propose de nombreuses formations en lien avec l’énergie et la mer. Trois Campus des Métiers des Qualifications y ont notamment été labellisés à Cherbourg, Fécamp et Caen-Rouen.

Des formations pour des profils mobilisables pour la sous-traitance du secteur des éoliennes en mer sont également localisées en Normandie : métallurgie, soudage, chaudronnerie, électricité. La région accueille également un BTS maintenance éolien à Fécamp et une formation de technicien supérieur de maintenance industrielle à Caen. Enfin, la formation maritime compte deux lycées maritimes à Cherbourg et Fécamp, le siège de l’École nationale supérieure maritime au Havre, qui forme les officiers de la marine marchande.

Ce projet est donc une chance pour la Normandie, car il contribue au développement de la filière éolienne maritime dans la région, qui est fortement créatrice d’emploi, et au renforcement de l’attractivité du territoire par le développement de formations d’avenir.

La concertation préalable

34 - Tous les projets de parcs éoliens en mer précédents ont fait l’objet d’un débat public, pourquoi celui-ci fait-il seulement l’objet d’une concertation préalable à l’enquête publique ?

Ce choix est celui de la commission nationale du débat public (CNDP). Le fait que ce projet s’inscrive dans la suite du débat public mené en 2019-2020 et sur la base de ses conclusions a pu être un élément décisif. Néanmoins, une concertation préalable sous l’égide de la CNDP, reste un moyen d’information et d’écoute important, au jour de l’ouverture de cette concertation , une trentaine d’événements sur le territoire sont prévus afin de débattre du projet. Les trois garants en charge du suivi de cette concertation pourront faire état dans leur rapport final de l’engagement que le maître d’ouvrage a mis afin de répondre aux attentes de la concertation.

35 - Quels aspects du projet sont-ils susceptibles de changer à la suite de la concertation ?

Pendant cette concertation sur un projet de deuxième parc éolien au large de la Normandie en zone « Centre- Manche » le public est invité à s’exprimer sur :

  • La possibilité et les conditions d’installation d’un nouveau projet de parc éolien en mer au sein de la zone « Centre- Manche) d’une puissance pouvant aller jusqu’à environ 1,5 GW notamment en abordant :
    • Les caractéristiques du projet (contour de la zone proposée, puissance du parc, nombre de turbines, travaux...)
    • Les usages de la zone
    • Les enjeux environnementaux, paysagers et patrimoniaux

Les échanges sur la puissance du parc sont primordiaux, cette puissance conditionnant notamment le type de raccordement, les interactions avec le projet existant dans la même zone. Par ailleurs, le public peut faire valoir son avis sur ces sujets en proposant des contributions sur le contenu du cahier des charges du futur appel d’offres qui pourrait être lancé à l’issue de la concertation. En effet ce document rédigé par l’État formalise les besoins et les attentes vis-à-vis du futur développeur du parc éolien en mer.

  • La localisation du raccordement au réseau public de transport d’électricité de ce nouveau projet notamment en abordant :
    • La consistance du raccordement de la zone « centre Manche »
    • Les enjeux environnementaux et les usages de la zone de raccordement

Si des zones larges de raccordement sont proposées dans ce dossier, le passage précis du câble et du poste électrique à terre sur lequel il serait raccordé sera défini ultérieurement à l’issue d’une phase de concertation propre présentée dans la suite du dossier.

  • La plate-forme en mer en abordant :
    • Ses caractéristiques (position, taille)
    • Ses usages (multi activité, recherche, monitoring environnemental…)

 

Calendrier des réunions de la concertation et les modalités d’expression possibles.