Etudier les déplacements de la faune volante dans l’arc Manche-Atlantique

L’objectif

Le programme MIGRATLANE a pour but d’apporter des connaissances inédites sur l’utilisation par les oiseaux et les chauves-souris de l’espace marin de l’arc Atlantique français (façades maritimes Atlantique et Manche/mer du Nord).

MIGRATLANE permettra d’acquérir des données précieuses sur la faune volante, encore très lacunaires sur cette vaste zone maritime, qui fait l’objet de plusieurs projets de parcs éoliens en mer.

Façades Manche - mer du Nord Atlantique

Le contexte

Les espaces maritimes de l’arc Atlantique  français (façades Manche/mer du Nord et Atlantique) sont fréquentés au fil des saisons par de nombreuses espèces d’oiseaux marins, d’oiseaux terrestres migrateurs et de chauves-souris.

Cette faune utilise les zones marines et côtières pour s’alimenter, se reproduire, ou se reposer lors de haltes au cours de leur migration. Aujourd’hui les axes préférentiels de déplacement en mer de ces espèces, dont certaines sont en déclin, sont peu documentés.

Il est ainsi apparu nécessaire d’acquérir des connaissances permettant de caractériser les flux migratoires et les fonctionnalités des zones en mer pour l’avifaune et les chauves-souris, afin d’anticiper l’impact de l’implantation l’éoliennes offshore sur ces espèces.

Quelles espèces traversent et/ou fréquentent ces zones ?
Combien d’individus de chaque espèce ?
A quels moments de l’année et durant quelle phase de leur cycle de vie ?
Quel est leur type de vol ?
Où se trouvent les zones d’alimentation en mer ?
Celles de repos ? 
Les réponses varient selon les espèces, les saisons et les conditions rencontrées lors de la migration.

Aussi, le programme vise à collecter des données durant trois années consécutives, une temporalité nécessaire pour consolider les connaissances existantes et en apporter de nouvelles.

Les méthodes et technologies utilisées

Suivis télémétriques et de biologging

Pour les espèces d’oiseaux migrateurs terrestres et d’oiseaux marins grâce à l’utilisation de balises (GPS et GLS) permettant d’acquérir des informations de localisation et de comportement (cf. caractéristiques de vol). Une quarantaine d’espèces seront équipées.

Suivis acoustiques d'oiseaux

et  pour les chauves-souris, réalisés par l’installation d’enregistreurs acoustiques (spectre audible et ultrasons) à la côte (ex : phares, sémaphores), en mer (ex : mât de mesure de Fécamp, bouées), et sur des navires d’opportunité (ex : liaisons maritimes transmanche, bateaux océanographiques), pour identifier les espèces et quantifier le nombre de détection, de jour comme de nuit.

Utilisation de radars ornithologiques à la côte

et exploitation des données issues du réseau de radars météorologiques français à terre, pour quantifier les flux migratoires diurnes et nocturnes, et étudier les caractéristiques de ces événements de migration (hauteur, direction et vitesse du vol), par grands groupes d’espèces.

Campagnes de suivis aériens

de l’avifaune/mégafaune marine, avec observations visuelles et/ou digitales (par caméras), pour recenser les oiseaux marins et terrestres, ainsi que l’ensemble de la mégafaune marine (mammifères marins, grands poissons pélagiques, etc.), sur des secteurs de survols retenus.

Suivis ornithologiques depuis la côte

permettant d’identifier les espèces d’oiseaux pendant les périodes de migration, de quantifier les individus observés par espèce, d’étudier les flux de migration et leur direction.

Les principales espèces concernées

Oiseaux marins

notamment des espèces de laridés (goélands, mouettes et sternes), alcidés (guillemots, pingouins, macareux), procellariidés (puffins, océanites), sulidés (fou de Bassan), gavidés (plongeons), anatidés (canards, oies, bernaches), ou phalacrocoracidés (cormorans).

Oiseaux migrateurs terrestres

passereaux et familles apparentées, limicoles, anatidés, rapaces, oiseaux d’eau, etc.

Chauve-souris en migration s’aventurant en mer comme les pipistrelles, qui traversent notamment la Manche depuis le Royaume-Uni pour hiverner en France.

Crédit photo : Jérôme Spitz - Mckaël Buanic - Philippe Massit - Ambre Damour - Stéphane Beillard - Hélène Mahéo - Benjamin Guichard -

Les résultats attendus

  • Meilleure connaissance de la répartition spatio-temporelle de la faune volante (avifaune terrestre et marine, chauves-souris) en mer au niveau de l’arc Manche Atlantique français
  • Meilleure connaissance des flux de migration de la faune volante sur ce secteur, sur les zones fonctionnelles des espèces marines, sur les trajets non migratoires de la faune volante, et sur les caractéristiques de vol en mer (ex : hauteur).
La restitution des données et des résultats
  • Film de présentation des objectifs du programme pour le grand public
  • Présentation des résultats aux acteurs de la filière de l’éolien en mer (industriels, services de l’Etat, bureaux d’études environnementales, etc.)
  • Colloque scientifique international
  • Rapports d’analyse scientifique téléchargeables sur le site de l’Observatoire national de l’éolien en mer
  • Mise à disposition des données de base sur les plateformes thématiques de référence. Les données plus élaborées seront disponibles sur un site dédié au programme.
Le calendrier

Sur 4 ans et demi

2023 : Synthèse bibliographique et recensement de données existantes
2024 - 2026 : Campagne d’acquisition des données sur 3 ans pour prendre en compte les variations interannuelles
mi 2027 : Mise en forme et analyse des données

Le budget

9 millions d’euros

Le maître d’ouvrage

Office Français de la Biodiversité (OFB)

Les coordinateurs

France Energies Marines (FEM)
https://www.france-energies-marines.org/

Centre d’Ecologie et des Sciences de la Conservation du Muséum National d’Histoire Naturelle (CESCO/MNHN)
https://cesco.mnhn.fr/fr