Réglementation

Autorisations

La construction d’un parc éolien en mer et de ses ouvrages de raccordement nécessite l’obtention d’autorisations administratives, par le lauréat de la procédure de mise en concurrence en ce qui concerne le parc éolien en mer, et par RTE pour le raccordement, y compris la sous-station en mer.

La nature des autorisations relatives au parc éolien en mer dépend de l’espace maritime dans lequel le projet est situé, soit dans domaine public maritime (DPM), soit en zone économique exclusive (ZEE).

Autorisations pour pouvoir occuper le domaine public maritime (DPM) et la zone économique exclusive (ZEE)

Les autorisations d’occupation sont nécessaires à la réalisation du parc éolien. Elles sont de deux ordres en fonction de la localisation de l’activité :

  • Le DPM est constitué du rivage de la mer, du sol et du sous-sol de la mer jusqu’à la limite des eaux territoriales, situées à 12 milles marins des côtes (environ 22km). Pour occuper le domaine public maritime, le développeur du parc éolien en mer et RTE doivent chacun obtenir une concession d’utilisation du DPM en dehors des ports, délivrée par le préfet de département. Toute occupation du domaine public est en effet conditionnée à l’obtention d’une autorisation dans les conditions fixées aux articles L. 2124-1 et suivants du code général de la propriété des personnes publiques
  • En ZEE, c’est-à-dire au-delà des 12 milles marins, le parc éolien en mer et le raccordement respectent le régime juridique fixé par l’ordonnance n° 2016-1687 du 8 décembre 2016 et le décret n°2013-611 du 10 juillet 2013. Ces deux autorisations sont délivrées par le préfet maritime au titre de l’ordonnance du 8 décembre 2016 (Site Légifrance : Ordonnance n° 2016-1687 du 8 décembre 2016 relative aux espaces maritimes relevant de la souveraineté ou de la juridiction de la République française).

Autorisations au regard des impacts environnementaux du projet

  • Sur le DPM, le développeur du parc éolien en mer et RTE pour son raccordement doivent chacun obtenir une autorisation environnementale, conformément aux articles L. 214-3 et L. 181-1 et suivants du code de l’environnement. Le développeur éolien et RTE devront chacun déposer un dossier pour solliciter cette autorisation environnementale. Ce dossier pourra concerner, le cas échéant, plusieurs autres autorisations conformément à l’article L. 181-2 du code de l’environnement, notamment les dérogations à l’interdiction d’atteinte aux espèces et habitats protégées.
  • En ZEE, c’est l’autorisation unique mentionnée ci-dessus et délivrée par le préfet maritime qui tient lieu d’autorisation environnementale.

La délivrance de ces autorisations est soumise à une étude d’impact et fait l’objet d’une consultation du public.

Procédures spécifiques au réseau public de transport d’électricité

RTE, en tant que gestionnaire du réseau public de transport d’électricité et conformément à l’article L. 323-3 du code de l’énergie, peut demander que les travaux nécessaires à l’établissement et à l’entretien des ouvrages de la concession du réseau public de transport d’électricité soient déclarés d’utilité publique. Cette déclaration relève du ministre en charge de l’Énergie pour les niveaux de tension considérés. La déclaration d’utilité publique (DUP) s’applique à l’ensemble de la liaison électrique, à terre et en mer.

La création ou l’extension d’un poste électrique à terre peut, pour sa part, faire l’objet d’une déclaration d’utilité publique préfectorale en application des dispositions du code de l’expropriation pour cause d’utilité publique.

Autorisations au titre des prescriptions en matière d’urbanisme

Un permis de construire pour la construction du poste électrique à terre devra être sollicité par RTE en application des articles L. 421-1 et suivants du code de l’urbanisme.

Le lauréat, ou ses fournisseurs, peuvent également avoir à demander des autorisations dans des ports par exemple, pour construire une base de maintenance

Nouveauté introduite par la loi ESSOC

La loi pour un État au service d’une société de confiance (ESSOC) (Site Légifrance : Loi n° 2018-727 du 10 août 2018 pour un Etat au service d'une société de confiance) prévoit que les autorisations administratives relatives à un parc éolien en mer et son raccordement puissent présenter des caractéristiques variables, notamment en matière de puissance, de nombre et de gabarit des éoliennes, dans des limites maximales précisées par les autorisations. Ces nouvelles dispositions permettent aux développeurs éoliens et à RTE d’adapter leurs ouvrages aux évolutions technologiques disponibles lors de l’engagement en phase de construction, sans avoir à modifier leurs autorisations ou à en solliciter de nouvelles.

Les projets bénéficient ainsi des évolutions technologiques les plus récentes, tandis que les autorisations sont délivrées en prenant en compte ces perspectives d’évolutions technologiques, et donc en prévoyant les mesures ERC (éviter, réduire, compenser) associées.

Accéder au guide d'application de la réforme des autorisations à "caractéristiques variables"

Contrôle des installations

Afin de garantir un développement exemplaire des énergies renouvelables dans un contexte de croissance forte de leur déploiement sur le territoire, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte a instauré un principe de contrôle de ces installations avant leur mise en service. Ce contrôle vise à vérifier la conformité de l'installation vis-à-vis des exigences réglementaires et est réalisé sur la base d'un référentiel technique, approuvé par le ministre chargé de l’énergie.

Accéder au référentiel de contrôle de la filière éolien en mer

Ce référentiel s'applique aux éoliennes posées et flottantes (à l'exception des points 1.8, 1.11, 1.16 et 5.2).

Sécurité maritime

Risque des champs éoliens pour la sécurité maritime

Un parc éolien en mer crée un nouvel obstacle à la navigation maritime et augmente les risques d’accidents dans la zone dédiée. Au-delà de l’obstruction physique créée par les éoliennes, leur présence peut créer des difficultés comme :

  1. Le brouillage des radars de navigation dans le parc ;
  2. La modification des conditions de navigations (courant, vent, fond marin) ;
  3. Le sauvetage des personnes en mer plus complexe ;
  4. La lutte anti-pollution plus délicate.

Régulations pour assurer la sécurité maritime

Pour limiter la réalisation des risques identifiés, plusieurs règles ont été adaptées pour organiser la navigation maritime dans et aux abords des champs éoliens, notamment concernant la sécurité maritime, les opérations de recherche et de sauvetage, ou encore le balisage.

Le préfet maritime est responsable de la sécurité maritime et peut réglementer les conditions de navigation et les autres usages dans le parc en exploitation (par exemple, limiter la longueur maximale et la vitesse des navires pouvant circuler à l’intérieur du champ d’éoliennes).

Droit social

Pour des renseignements sur le droit social, notamment en matière de droit du travail applicable sur les navires utilisés pour l'éolien en mer, consultez la page dédiée sur le site du Secrétariat d'Etat chargé de la mer.