MIGRALION

Combiner les technologies pour étudier la faune volante du golfe du Lion

Crédit photo : Puffins yelkouan en vol au-dessus de l'eau - Vincent Delcourt 

La mer Méditerranée française, et notamment le golfe du Lion, est un carrefour majeur pour la migration de la faune volante, comprenant oiseaux marins, oiseaux migrateurs terrestres et chiroptères.

Cependant, un large déficit de connaissances sur comment cette faune volante utilise l’espace en mer a été mis en évidence par la communauté scientifique sur ce secteur. Or, des projets de parcs éoliens en mer Méditerranée se développent.

Pour limiter et mieux comprendre les impacts cumulés de ces installations avec la faune, il est nécessaire de mieux connaître comment les espèces utilisent l’espace maritime.

Le programme MIGRALION, mis en place par l’Office Français de la Biodiversité (OFB), a pour mission d'acquérir le maximum de données et de connaissances sur la faune volante dans le golfe du Lion, en Méditerranée.

Que cherche-t-on à savoir ?

La mer Méditerranée est fréquentée par :

Les oiseaux migrateurs terrestres tels que les passereaux, échassiers, limicoles ou rapaces. Ces espèces vivent pour l’essentiel à terre, mais peuvent passer en mer lors de leurs migrations d’automne, vers leurs sites d’hivernage en Afrique ou en Espagne, et de printemps, vers leurs sites de nidification dans toute l’Europe. Une grande partie de cette migration s’effectue de nuit et est donc difficilement observable, et à des altitudes mal connues. Quelles sont donc les zones maritimes fréquentées par ces espèces pour se déplacer/migrer ?

Crédit photo : Rossignol philomèle, Luscinia megarhynchos - Phil Léger

Les oiseaux marins, dont par exemple les espèces de puffins et sternes présentes en Méditerranée, restent très mal connues : quelles zones sont fréquentées et utilisées par ces espèces pour se nourrir, se déplacer, se reposer ?

Crédit photo : Puffin de Méditerranée (aussi dit Puffin yelkouan) en vol au dessus des eaux - Stéphane Beillard/OFB

Les chauves-souris sont des mammifères terrestres mais qui se déplacent aussi en mer ; leur rythme de vie essentiellement nocturne rend la connaissance de leurs trajets en mer très difficile et les connaissances à ce sujet sont parcellaires. Quelles sont donc les zones maritimes fréquentées par ces espèces pour se déplacer/migrer ?

Crédit photo : Oreillard gris (Plecotus austriacus) est une espèce de chauves-souris - Wikipédia by Andrei Sakhno - CC BY-SA 4.0

Ainsi les questions centrales traitées par le programme sont :

  • Quelles espèces traversent le golfe du Lion ?
  • Où passent les migrateurs ?
  • Quels sont leurs couloirs migratoires en mer ?
  • Combien d’individus passent par nos côtes : quels sont les flux migratoires ?
  • À quelles altitudes volent les différentes espèces ?
  • Quelles sont les zones d’alimentation en mer des oiseaux marins ?

Pourquoi est-ce important de mieux comprendre l’utilisation de l’espace maritime par la faune volante ?

L’enjeu est d’apporter des éléments de connaissances sur la faune volante dans le golfe du Lion, afin de :

  • caractériser au mieux les menaces qui pèsent sur ces espèces,
  • améliorer la mise en œuvre de politiques publiques de gestion/conservation des espèces et de leurs habitats naturels,
  • prévenir les impacts potentiels sur les populations de ces espèces liés aux activités humaines, dont l’éolien en mer.

Un objectif sous-jacent du programme est d'apporter les connaissances qui pourraient aider à limiter l'impact des activité humaines, dont ceux de l'éolien en mer qui pourraient avoir des effets cumulatifs sur des espèces déjà fragilisées.

De tels résultats pourraient aider à l'avenir à guider les politiques d'usages en mer, comme l'installation de parcs éoliens en mer.

L’architecture du programme MIGRALION en 6 lots

Le programme MIGRALION s'appuie sur la mise en œuvre de moyens complémentaires et innovants de suivi de la faune volante, à terre et en mer.

Cependant, avant de mettre en œuvre les actions de suivi de ce programme, une synthèse des données existantes a été réalisée, et une réflexion a été menée sur la gestion et l’accessibilité de toutes ces informations -> lot 1

Les méthodes de suivi finalement mises en place sont :

  • des déploiements d’outils de suivis par télémétrie (balises GPS et GLS) permettant de suivre les déplacements des individus de 40 espèces d’oiseaux marins et d’oiseaux migrateurs terrestres en mer. C’est la télémétrie sur les migrateurs terrestres et oiseaux marins... -> lot 3
  • des campagnes en mer par bateau permettant un suivi de la mégafaune marine (à travers des observations visuelles qui sont complétées par l’utilisation d’enregistreurs acoustiques (oiseaux et chauves-souris), et de radars embarqués. Ces suivis informent sur la présence d’espèces et les caractéristiques des déplacements de l’avifaune, de jour (observations visuelles) comme de nuit (acoustique et radars), sans quantification exacte du nombre d’individus -> lot 4
  • des suivis par radars ornithologiques installés à la côte, permettant de quantifier les flux migratoires de l’avifaune et de détailler la phénologie de migration -> lot 5
  •  Enfin, des méthodes d’analyses innovantes sont mises en place afin de combiner l’ensemble des jeux de données acquis par les différentes techniques, et d’effectuer une modélisation intégrée à l’échelle du Golfe du Lion de l’utilisation de l’espace par l’avifaune. C’est l’objectif du lot 6 "Analyse intégrative des données issues des différentes techniques" -> lot 6

L’ensemble de ces approches se fait de façon coordonnée et partagée. La coordination scientifique et technique du programme, et le pilotage global du projet sont assurés par France Energies Marines et le centre de recherche La Tour du Valat, en lien avec l’Office français de la biodiversité (OFB) -> lot 2

Quelques chiffres en bref :

Quand ? 2021-2025
Combien ? 4,2 M€

Les partenaires impliqués

 Le programme MIGRALION mobilise l’expertise de plusieurs partenaires :

Financement

 Le programme MIGRATLANE est financé par le Ministère de la Transition écologique, la Région Sud et la Région Occitanie